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26 décembre 2006

Les bonnes intentions

les_bonnes_intentionsAgnès desarthe

Editions de l’Olivier, 2000

Jeunes propriétaires, Sonia et son mari entrent dans le vif du sujet avec la réunion de copropriétaires. Là, ils font la connaissance de leurs futurs voisins. Le « tour du propriétaire » est d’emblée édifiant. Agnès Desarthe a un don particulier, un ton incisif pour dépeindre ses congénères.

"Je regarde autour de moi, tout le vieux sang qui coule dans le corps de mes voisins. Nous avons emménagé dans un hospice". Voilà, le décor est planté.

Sonia est traductrice et travaille chez elle, ce qui lui permet de vivre de près cette nouvelle vie. Elle subit rapidement le sans gêne de Simone, la concierge.

"Simone  était assez grosse ; quoique ce terme ne rende pas justice à sa physionomie générale. Sur des pattes sèches et musculeuses, elle portait un tronc lourd. Ses seins opulents reposaient sur son abdomen admirablement rond. Elle avait la taille courte et la tête rentrée dans les épaules… Ses cheveux étaient sa véritable fierté. Soigneusement peroxydés… Lorsqu’elle souriait, on avait peine à croire qu’il lui manquait une dent sur deux."

Petit à petit, elle deviendra "la gentille voisine" de M.Dupotier qui a perdu les uns après les autres son chien, son fils, sa femme. Il lui reste en tout et pour tout, une belle-fille immonde qui n’attend qu’une chose, son héritage. Ce pauvre M.Dupotier va tout naturellement se tourner vers Sonia. Pétrie de bonnes intentions, elle répondra présente, mais jusqu’à un certain point… Il faut dire que Sonia "avoue entretenir des rapports conflictuels avec la réalité…"

"Je passe une bonne partie de mes journées à scruter je ne sais quel point de la perspective terrestre à la recherche d’un indice, d’une nouveauté, d’une preuve qu’il y a autre chose, que l’on s’est trompé sur toute la ligne".

La réalité, elle a plutôt tendance à la fuir  (la tête dans le sable) ou ne rien faire (n’est bonne qu’à constater) et pourtant… Quand le pauvre Monsieur Dupotier est séquestré par la concierge Simone et son frère "Simono" qui cumule les pires bassesses, la réaction de Sonia est d’intervenir.

Voilà, en 140 pages, un échantillon des rapports de voisinage. Poussés à l’extrême ? Sans doute, mais il recèle malheureusement sa part de réalité, celle que l’on vit au quotidien à plus grande échelle avec son lot d’intolérance, d’individualisme, de bêtise, de racisme et … d’indulgence ( !) qui ne fait que les accentuer.

Car, que croyez-vous qu’il advient de Simone et Simono ?

Voir aussi par là la critique de Florinette

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Commentaires
F
J'ai ce roman dans ma pile acheté juste après avoir lu Mangez moi. Il va falloir que je m'y mette
M
Ca ne sera pas mon coup de coeur du mois et pourtant il m'a amené à ressentir des choses très fortes et m'a un peu effrayé car ça peut devenir vite tellement vrai et la chute de l'histoire est malheureusement si commune. J'ai apprécié le réalisme de la fin.
V
@ Bellesahi : alors les 2 ensemble, c'est parfait ! ;-D
B
Non j'aime Agnés Desarthe, c'est tout ! Et le chocolat aussi !!!!
V
@ Florinette : des commentaires en perspectives alors mais pour le moment, je vais changer de répertoire. Je viens d'en lire 3 d'Agnès Desarthe et le père Nono m'a apporté ... des livres ! surprise !
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