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18 février 2007

Le train de 5h50

gabrielle_CiamGabrielle Ciam
Arléa, 2004

"Elle ne se fixait pas, quittait souvent, était quittée. Elle était en fait une femme très libérée et très seule, mais elle gardait un peu de ses amants dans ses habitudes vestimentaires qui la définissaient de plus en plus, l’affinaient même, faisant d’elle une femme désirable et désirée".

Même rituel, tous les lundis. Elle attend le train de 5h50 qui l’emmènera à Paris, voiture 13, place 41, le prolongement de son nid douillet qu’elle vient de quitter. Elle aime cette ambiance tamisée, ce "train du matin, pour ces corps livrés au regard".
Ce matin-là, la place face à elle est occupée. Agacée, elle s’assied tout de même à sa place. C’est son rituel, immuable. Du coin de l’œil, elle va observer cet inconnu. Dort-il vraiment ? Sa main crispée sur l’accoudoir, sa respiration contrôlée…,  « quelque chose la prévient qu’il ne dort pas ». Un regard de lui et elle sait qu’il est à elle dorénavant. Frôlements de jambes, sourires, soupirs, tous deux savent qu’ils ont franchi la limite.

Gabrielle Ciam nous livre sans retenue la montée du désir entre ces deux inconnus. Les mots sont directs, crus. Pas de paraboles inutiles, les phrases sont courtes et vont à l’essentiel. Il s’agit d’attirance, de désir, de caresses, de sexe. Pas de paroles entre eux, les mots n’y ont pas leur place, au mieux, il y a les soupirs. Ils se retrouvent et se séparent sans échanger de paroles.  Elle est l’inconnue du train, lui est l’homme du train. Ils se comprennent sans parler…
La femme de l’inconnu, Isabelle, comprend aussi ses baisers fugaces sur l’épaule qui ont remplacé les étreintes des retrouvailles. Tout est dans le non-dit.

L’attente du lundi se fera de plus en plus pressante et obsédante. L’attente de l’abandon… mais jusqu’où ?

Un petit recueil sensuel apprécié également par Florinette , Amandine, Tamara, Clarabel et Nina

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Commentaires
V
Tu as raison noir intense, pas besoin de grandes démonstrations ! Tout est dans la retenue et le message passe à merveille ! merci de ta visite !
N
j'ai adoré c'est si plein de retenue, si plein de sensualité, si plein de désir, on s'y plait et s'y complait à n'en plus finir...
V
oh merci Nina, tu me fais plaisir !
N
Il est excellent ton article, tu écris vraiment bien alors je rajoute l'adresse de ton lien.
V
Clarabel, fin de semaine moins zen et légère avec les spécialités de fromage fondu... Ben ils te plaisaient pas mes surnoms ?!!!! ;-D
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