Ce qui s'enfuit
Dominique Barbéris
L’Arpenteur, 2005
Elles sont trois, n’ont rien en commun, si ce n’est d’avoir fait des choix et d’en supporter les conséquences à vie. Ce sont trois portraits de femmes, trois histoires sur le temps qui passe, la nostalgie de ce qui n’est plus… elles étaient jeunes, belles et amoureuses…
Un homme et une femme se retrouvent dans "scènes sur la Loire", ils s’aimaient, elle en a choisit un autre. "Et je crois que j’ai eu raison. Je crois aussi, dit-elle en, s’embrouillant, que ce qu’on ne fait pas, si on ne le fait pas, c’est qu’on ne devait pas le faire. Ce n’était pas notre destin probablement, ajouta-t-elle, ça ne devait pas exister". La tension monte progressivement en même temps que l’orage à l’extérieur…
Dans "dans l’Oberland", Marie-Jeanne Frein se souvient de cette période à Douala : "j’ai rencontré cet homme, peu de temps après mon mariage. J’ai eu des sentiments que je n’aurais jamais dû avoir. J’ai fait beaucoup d’efforts pour ne pas les montrer, et même pour ne pas…".
Lydia Kaddish, dans "ce qui s’enfuit", fait le bilan de ce que fut sa vie et se demande si son mari était vraiment celui qui aurait dû partager sa vie…
Ce sont trois vies entre parenthèses, avec leur lot de souvenirs doux-amers, de larmes si longtemps refoulées, de regrets ; trois instantanés de femmes qui finalement n’ont pas su choisir. "Il est regrettable de ne pas retenir un peu ce qui s’enfuit"… Le temps passe, fuit, s’enfuit… Une succession de couleurs moirées, sépia, un tourbillon de lumières et reflets, la pluie, l’orage qui semblent délaver un peu plus le souvenir d’un passé qui n’est plus. Le temps s’enfuit, s’enfuit… elles, restent là figées…