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26 mai 2008

Suite et fin au grand Condé

suiteMercedes Déambrosis
Buchet/Chastel, 2002

Chantal Sureau frise la quasi perfection, du moins professionnellement. Employée zélée, elle est de tous les projets, à toutes heures, elle s’investit. De toutes façons, les vacances l’ennuient. Côté personnel, l’aiguille indiquant l’emballement stagne à zéro : une vie morne vue de l’extérieur. Pour elle, c’est la normalité. Chaque jour se ressemble et rien de tel que quelques mouvements de gymnastique, une douche froide, un en-cas frugal avant de filer au travail. Des journées au cours desquelles elle limite au maximum les relations avec ses collègues (trop ennuyeux !). La petite aiguille s’emballe et fait une poussée (allez à 1.5) spectaculaire lorsqu’elle rencontre Jean-Baptiste Coquerel une fois tous les deux mois (pour la bagatelle hein !). Sa vie va basculer le jour où son patron l’envoie dans un palace pour faire signer un contrat.

"Sur le seuil de l’hôtel, le soleil, enfin, brillait. Une sensation de force de force l’habitait, sa vie prenait un sens, cette brève incursion dans un autre monde l’avait transfigurée. Enfin, elle savait où se trouvait sa place. Où, dorénavant, serait la place de madame…, madame… Elle s’immobilisa sur le trottoir, écarta légèrement les pieds, esquissa un mouvement gracieux à l’instar des danseuses, battit délicatement des mains et se prit à sourire. Non, pas madame…, seulement Madame".

Désormais, elle succombera au luxe une fois par an et prendra possession de la suite Sévigné au Grand Condé où M.Chaput-Toussain, directeur des cérémonies et des banquets l’accueille dans le plus dégoulinant dévouement.
Après plusieurs années, Madame a éveillé chez certains bien plus que du dévouement et sa venue en 1999 se fera sous le signe du complot, de la filouterie, du mensonge le tout enrobé d’une flagornerie décuplée.
Très convoitée, tout le monde tourne autour de Madame : un directeur sur un siège éjectable, un escroc minable à peine sorti de prison qui se fait passer pour un notable espagnol, une femme de ménage qui pense trouver un avenir radieux et par là-même un mari… Bref, le Grand Condé va vivre au rythme de ces chassés-croisés au cours desquels la tension va monter, monter… Qui va gruger qui finalement ?

"Suite et fin au Grand Condé" est un huis clos (ou presque) dans lequel  le mot d’ordre est mensonge "servi sur son buisson de salade croquante et coulis de tomate acidulé", agrémenté d’une bonne dose de mesquinerie et de jalousie, le sourire aux lèvres, "toujours très poli, comme les gens d’ici quand ils vous enfoncent un poignard dans le dos".

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Commentaires
V
Yueyin, j'ai découvert cette auteure cette année seulement et je puise allègrement dans ma médiathèque ! Je suis contente de te tenter ! et ... merci pour ton petit mot !
Y
JE note l'auteure et le titre (superbe au demeurant, ton billet est excellent, je trépigne à l'idée de lire le roman :-)))
B
Je n'ai jamais lu cette auteure. A découvrir donc. Bonne soirée, bonne nuit et bises !
F
Connais pas cet auteur et ce livre me tente bien !! ;-)<br /> Bon après-midi Val !
V
voilà encore un roman de Mercedes Deambrosis que je vous invite à découvrir, une auteure dont je ne me lasse pas au fil de mes découvertes. Elle ausculte ses personnages (et ne montre pas forcément leur meilleur profil), donne vie aux lieux...une belle démonstration théatrale de ces relations bâties sur le mensonge. <br /> Alors OUI ! Georges, j'ai beaucoup aimé ! ;)
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