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9 juin 2008

La fabrication d'un mensonge

la_fabricationAudrey Diwan
j’ai lu "nouvelle génération", 2007

A 25 ans et sur injonction familiale, Raphaëlle va devoir travailler pendant l’été. Au détour d’une rue elle tombe sur le sésame : elle sera vendeuse chez "mariage 2000" car le magasin recherche du personnel et c’est  urgent. Elle va donc vendre des robes de mariées en apprenant sur le tas. De toute façon, ça ou vendre des pizzas… ses compétences sont archi limitées, sa vie se résumant à ses études universitaires qui défilent et n’en finissent pas. "Philosophie, ethnologie, histoire de l’art, je collectionnais les spécialisations qui ne menaient pas à la vie active et avais décidé de m’accorder une dernière tentative, en théologie cette fois, priant pour me trouver une vocation".
Difficile donc pour Raphaëlle d’arrêter un choix pour enfin entrer dans une vie plus responsable. Elle navigue entre son studio quelques étages au dessus de chez papa/maman et une bonne copine avec qui elle discute au téléphone 2 fois par semaine et qui est tout étonnée quand Raphaëlle lui propose de la rencontrer. "Elle a eu l’air un peu surprise, inquiète, quand je lui ai proposé qu’on se retrouve dans un bar du quartier pour discuter. Mais elle a accepté, à condition qu’on ne s’éternise pas, elle devait se rendre tôt à la bibliothèque le lendemain matin."…
Pas de quoi s’affoler avec tout ça…

Alors, quand elle rencontre Lola, vendeuse chez  "mariage 2000", c’est un peu comme une révélation, entre admiration et quasi vénération. Elle va finir par orienter sa vie autour de cette "furie", une vraie  "fabrique à mensonges" sur hauts talons, aussi peu scrupuleuse qu’un arracheur de dents.

Raphaëlle et Lola, 2 plaques tectoniques qui vont entrer en contact et donner ce petit (et premier) roman très dynamique, actuel, drôle et émouvant. La  rencontre de deux personnalités aux antipodes, cela fonctionne tant que l’émerveillement dure. Raphaëlle en fera évidemment les frais tôt ou tard !...

Contrairement à ce que pourrait évoquer la couverture, le mariage n’est pas au cœur même du roman. Le magasin, toile de fond du roman, donne  l’occasion ici de l’égratigner à grand coup de bulldozer, c’est dire !  "Je les trouvais marrants ces gens qui se ruaient tous ensemble vers une volonté d’éternité. Ils se tenaient par la main, deux par deux, bien en rangs, dociles, marchant d’un pas faussement serein vers une promesse intenable. Il fallait que l’homme soit bien pervers pour s’être inventé une punition pareille,  pour s’être créé des schémas qui lui convenaient si mal… le mariage, c’était une toute petite cage, dans laquelle les gens manquaient vite d’air."

Raphaëlle, véritable "Tanguette", s’est égratignée en sortant de sa cage. Prévisible quand les oisillons ont du mal à prendre leur envol.

Un grand merci à Cathulu pour le prêt !

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Commentaires
V
une lecture sympa Chiffonnette. A toi de te faire une idée car les critiques sont un peu mitigées !...
C
Alléchant! Je note!!!
V
Et hop Titi !<br /> Liliba, je compatis et te soutiens dans ton projet vacances ! :)
L
Léger et sympa pour l'été, je note ! (je compte bien faire comprendre à mon homme que je dois partir avec 3 malles-cabines, donc deux de... livres !)
T
Ca me plait bien... A ajouter à la nouvelle liste, merci m'dame la voisine ! A+
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