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27 septembre 2008

Chambre 12

Chambre_12pascal Garnier
Flammarion, 2000

Paris, entre la rue de la Glacière et la rue Pascal. C’est là qu’évolue Charles, 55 ans, veilleur de nuit à l’hôtel Grand Vals. Alors, évidemment, il vit à l’envers, se réveille à 15 heures et croise ceux qui ne pensent qu’à rentrer dans leurs pénates. Cela lui convient. Ses apéros quotidiens au Balto avec ses potes lui suffisent. La nuit lui appartient. Il veille, contrôle les allers et venues des clients et assure l’image de marque du petit établissement dont le seul luxe est la propreté. Mme Tellier, la proprio y tient. "Pas d’étoile, peut-être, mais pas de cafards non plus ! Des odeurs de Javel et de détergent y régnaient constamment. Parfois, ça piquait un peu la gorge".

Son emploi du temps est réglé et bien rodé. La mécanique fonctionne avec une économie d’échanges (bonjour, bonsoir), une économie d’action, une économie de sentiments malgré les avances d’Arlette, la femme de chambre . La vie s’écoule. Il ne se pose pas de questions. L’évasion, il la trouve dans les livres.
"A présent, il choisissait ses vestes en fonction de la capacité de leurs poches à contenir un livre. Il en avait toujours un sur lui, aussi, il n’était jamais seul".

Entre son comptoir et la cuisine pour le café, il s’apprête à une nuit de plus à son poste. Mais cette nuit arrive Uta Shaeffer, chambre 12. "Elle était grande, portait des cheveux blonds cendrés, presque argent, coupés au carré comme un casque, et des lunettes noires. Sa voix, teintée d’un léger accent germanique, semblait venir de très loin, grave, plus grave que celle de beaucoup d’hommes".

Ebranlé, hanté, métamorphosé, Charles s’apprête à entreprendre un nouveau voyage aux côtés de cette belle mystérieuse, lui que rien ne semblait ébranler.
Garnier nous entraîne dans le chapitre de la fascination qui va faire basculer le destin d’un type tranquille vers…
Mon destin n’a pas basculé mais fascinée je suis par ce court roman. Garnier fascine, simplement.
Il décrit en douceur, méticuleusement.On plonge et on le suit avec délice.

Je ne résiste pas. Voici, en bonus, quelques descriptions savoureuses :

"Mme Tellier était une petite femme boulotte, crémeuse comme un Paris-Brest. Le coiffeur avait fait des merveilles, ses cheveux moussaient chantilly sur sa tête. Une sorte d’aura poudreuse l’enveloppait, qui vous mettait  au bord de l’éternuement lorsqu’on s’en approchait trop près. Elle avait dû avoir un mal fou à enfiler ses bagues, qui transformaient ses doigts en saucisses cocktail. Le collier de perles disparaissait dans les draperies de son double menton. C’était touchant, cet énervement de première communiante qui faisait trembler la graisse de ses bras".

"Le monsieur de la 7 arriva vers vingt et une heures trente, bien éméché. C’était un gros type d’une trentaine d’années, rose et chauve comme une savonnette parfumée au calva".

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Commentaires
V
Emeraude, la biblio est longue, il y a le choix !
E
Il paraît que "la théorie du panda" (ou quelque chose comme ça" du même auteur chez Zulma est excellent aussi. Je crois que c'est en effet un auteur à découvrir!
V
tu joins l'agréable à l'agréable Yv ! programme bien alléchant. J'adhère à 100% !
Y
Je viens de finir Les hauts du bas du même Garnier, j'en reprendrais bien une petite louche de Paris-Brest ou de Chantilly.
V
Point trop de pression Finette ! ;))
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