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28 novembre 2006

Pas fastoche d’être serial killer

african_psychoAfrican psycho

Alain Mabanckou

Point Seuil, 2006

Grégoire Nakobomayo est ce qu’on appelle un « enfant ramassé ». Un physique ingrat, une « tête en forme de brique rectangulaire », baladé de famille d’accueil en famille d’accueil. Son objectif premier : être libre. Opiniâtre, il y parviendra et deviendra rapidement le caïd des gosses de la rue, errant comme lui, laissant derrière eux leur lot de désespoir.

Entre débrouillardises et petits méfaits, il s’endurcira avec pour autre objectif : tuer. Car son idole, son « grand Maître », n’est autre que le meurtrier qui sévit et eut son heure de gloire dans le quartier « celui-qui-boit-de-l’eau-est-un-idiot » : Angoualima !

Pour égaler son maître (un vrai pro !), il va multiplier des coups minables qui ne lui vaudront que des silences radio ! Même le journal « la rue meurt » l’insulte en le traitant de maniaque sexuel !

Il ira alors chercher conseils auprès de feu son maître, au cimetière des « Morts-qui-n’ont-pas-droit-au-sommeil » mais même là, Angoualima lui apparaît pour le traiter de minable.

Rien à faire, il faut agir ! Il faut prouver à ce maître vénéré qu’il est aussi de la même trempe, il le sait, il le peut, il le fera !

Tout est prévu, le 29 décembre, il tuera Germaine. Point. (Enfin !...)

On est loin d’American psycho car le pauvre Grégoire n’a rien d’un Golden boy, mais quel régal par rapport à son « homologue » made in US ! Mabanckou réalise encore un coup d’éclat (avant « Verre cassé ») en nous plongeant au cœur d’un quartier qui n’a pourtant rien de reluisant !

Certaine scènes ou dialogues sont à se rouler par terre, les odeurs nous chatouilleraient presque les narines (enfin, pour le coup, on préfère les éviter), les ivrognes imbibés de vin de palme apparaissent les yeux rougis et l’on se met à fredonner le refrain  « tout le monde m’appelle soûlard » de Zao !

Ecriture fluide, phrases courtes et dialogues nombreux rythment le récit avec un monologue haletant et alcoolisé, sans un seul point, qui n’est pas sans rappeler le style de « Verre cassé ».

Pas de risque d’overdose d’hémoglobine avec cet apprenti killer qui est plutôt pitoyable ! Humour assuré.

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