Charges comprises
Elle, c’est Gontrane. Obèse de son état. Obèse depuis toujours, ce qui lui a valu le surnom de Larmâche, du verbe remâcher. "Le verbe remâcher, de rumination. Rumination, de vache. Vache, de grosse vache. Grosse vache, de grosse. Grosse de Gontrane, synonymes". Elle vient d’enterrer sa mère et n’en a pas parlé à Marc, son imbécile de mari : ce sera le premier pas vers l’indépendance.
Lui, c’est Jean Trégaille, maigre et sec, écrivain plus ou moins raté, en stand-by car en panne d’inspiration depuis ses 252 jours sans alcool.
Ils vont se rencontrer, se raconter. Elle se dit qu’il pourrait être un compagnon de route. Lui, imagine qu’elle pourrait être une nouvelle source d’inspiration.
212 pages pour évoquer cette rencontre. Une journée pendant laquelle ces deux-là vont se raconter. Cela pourraient paraître long… Bartelt parvient à relever le défi. C’est lent effectivement et il en joue avec le lecteur. Ses personnages se révèlent attachants, subtiles et plein d’humour dans leur façon d’évoquer leur obsession respective ou leurs angoisses, mais le récit, n’en doutez pas, est…optimiste.
"Je mange pour calmer en moi l’angoisse d’être grosse. Mon appétit est proportionnel à mon angoisse, mon angoisse à mon appétit et moi à la multiplication de l’un par l’autre. C’est de naissance."